Les instruments

    Les instruments   



LE FLUTET OU GALOUBET 



De la famille des flûtes à bec, le flûtet provençal, plus connu de nos jours sous le nom de « galoubet », est un petit instrument à vent basé sur le principe du sifflet. L’air canalisé par le couloir, vient se « briser » sur un biseau et donne des sons dont la hauteur varie avec l’intensité du souffle et la pression des lèvres.


Le galoubet se compose d'un sifflet (Avec bec percé d'un canal, languette en bois de cade ou genevrier qui ne gonfle pas à l'humidité, d'un biseau et d'un corps (En une ou deux parties) qui se termine par une virole de maintien et d'un pavillon ; le corps à une perce (ou âme) cylindrique.


La longueur de l’instrument est de 231 mm à 457 mm pour un diamètre interne de 7 à 9 mm. Il est percé de trois trous : Les deux premiers dessus (Côté lumière), le troisième dessous.


On le fabrique traditionnellement en bois durs, denses et faciles à tourner essentiellement le buis, palissandre et ébène. Mais on trouve aussi des instruments en bois fruitiers locaux tels que l' olivier, l'amandier, l'arbousier et l'alisier. Il existe aussi des galoubets en PVC et plus rares, en métal.


Les principales tonalités du galoubet du plus court au plus long sont en terme traditionnel : Ré aigu, Ut, Si naturel 440 HZ, Si ton St Barnabé, Si bémol ou ton d’Aubagne, La, Sol, Fa dièse, Fa, Mi, Ré grave. Elles sont fonction de la longueur de l’instrument et la justesse dépend de l’emplacement des trous sur le tube.


Le flûtet se tient de la main gauche, l’auriculaire et l’annulaire viennent pincer la virole moulurée qui termine l’instrument, tandis que le majeur, l’index et le pouce viennent respectivement boucher les trous N° 1, 2 et 3 en partant du bas.


Les doigts sont arqués, mais sans raideur de manière à obturer franchement les trous avec l’obstruction de la dernière phalange. Le bec de l’instrument repose entre les lèvres et l’on devra veiller à ne point le mordre.


L'étendue dite « tessiture » ou encore « ambitus » du galoubet est d'une octave et demie soit douze notes sur l'échelle diatonique. En outre, tous les degrés chromatiques intermédiaires sont possibles grâce à la technique des doigtés en demi-trous.


Le galoubet peut jouer une vingtaine de notes avec seulement trois trous grâce au phénomène des harmoniques (Dits aussi« partiels » en acoustique) : Avec le même doigté, on peut jouer plusieurs notes en faisant varier l'intensité du souffle. L'harmonique le plus grave est dit note « fondamentale » ou « fondamentale ». Pour les différents doigtés diatoniques du galoubet, les fondamentales obtenues en soufflant très doucement sont : MI BEMOL, FA, SOL, LA. Cependant, les fondamentales sont généralement inusitées car trop faibles ; On utilise seulement les sons à partir du deuxième harmonique situé à une octave au dessus de la fondamentale.


Tous les galoubets « lisent » les mêmes notes. Cependant, ils peuvent sonner un peu plus haut ou un peu plus bas : On dit qu'ils sont de « tonalités » ou de « tons » différents (A ne pas confondre avec la « tonalité » d'un morceau). La tonalité d'un galoubet est fonction de sa longueur, une tonalité plus grave correspond à un instrument un peu plus long et inversement.


Les notes du galoubet vont du MI Bémol écrit sur a première ligne en clé de SOL jusqu'à SI Bémol écrit avec une ligne supplémentaire au dessus de la portée en clé de SOL (Exceptionnellement, le musicien peut atteindre le RE grave, les SI Bécarre et DO aigus). Cependant , il est à noter que le galoubet sonne en réalité deux octaves au dessus des notes écrites.


La plupart des galoubets sont des instruments transpositeurs. Seul , le galoubet en ,UT (SI naturel en hauteur réelle) n'est pas transpositeur).


Pour entretenir son galoubet, on doit essuyer sa perce avec un petit écouvillon après avoir joué. De temps à autres – A intervalle de plusieurs mois – on nourrit le bois (Sauf le sifflet) avec de l'huile d'amande douce ^pour les instruments en ébène ou de l'huile de paraffine pour les autres bois. Cette opération doit être réalisée sur un instrument sec. S'il s'avérait absolument nécessaire de nettoyer le canal , on utiliserait exclusivement une plume (De poule ou de pigeon).



LE TAMBOURIN


Le tambourin est « l’inséparable compagnon » du galoubet. Il se compose d’un FUT (Ou caisse) de DEUX PEAUX, de CERCLES, d'un TIMBRE, d'un SYSTEME DE TENSION, d'ANNEAUX de FER et d’une BRETELLE.


Le fût est de grande dimensions - Hauteur 70 à 80 cm – Diamètre de 35 à 40 cm (Légèrement supérieur à la moitié de sa hauteur). 

Il est traditionnellment en bois de noyer massif .

Pour les instruments plus modestes, on peut aussi employer du hêtre. Ces bois ont la particularité de se sculpter facilement. 

On fait, également, des tambourins moins onéreux, en contre-plaqué.


Pour fabriquer un tambourin de type traditionnel en noyer ou en hêtre, on assemble par collage, trois à cinq planches, préalablement sculptées. L'ensemble est cintré par chauffage de façon à faire un cylindre.


Le tambourin est percé en son milieu, sous la bretelle, d’un petit trou appelé “évent acoustique” ou encore “âme”.

Cet orifice permet de réguler la pression interne de l’instrument.


Les peaux sont enroulées sur des cercles de section carrée en bois de frène ou de châtaigniers, bois qui se cintrent facilement. Ces cercles s’emboîtent aux deux extrémités du fût comme des couvercles. La peau de dessus, qui doit être très mince est traditionnellement en veau mort-né; la peau de dessous, plus épaisse est en chevrette. 

Elles sont maintenues et tendues par des cerceaux de section ronde, peints traditionnellement en rouge, portant des boutons d’os, d’ivoire (Rare car interdit), plus couramment de petits clous destinés à retenir le cordonnet de chanvre (Dit aussi “lacet”) qui assure la tension de bas en haut par un système de dix coulants de cuir.

 Le musicien règle la tension des peaux au moyen des coulants. 

Ce réglage vise à obtenir une vibration aussi continue que possible de la chanterelle.  


Le “ timbre” dit aussi “chanterelle” est une fine cordelette de chanvre (Remplacée parfois par une tresse de cordes de boyau). Elle est glissée entre la peau et le cerceau de dessus. 

Elle est maintenue en contact avec la peau par une languette de cuir insérée entre le cercle et le cerceau supérieur.


Les ornementations du fût peuvent varier à l’infini mais sont par tradition de style Louis XVI :

 Filets, ondes, perles,…Il y a un motif particulier, généralement végétal, sous la bretelle, sculpté en plein bois dans le sens de la hauteur. Il est suspendu au bras gauche grâce à une bretelle de cuir, parfois remplacée par du velours ou de la passementerie. Celle-ci est fixée par deux grenadières en fer forgé appelée “Regancho” en provençal.


Les proportions même du tambourin et son montage particulier favorisent un curieux phénomène de répercussion des ondes sonores : La peau inférieure, plus épaisse, renvoie vers le haut et avec un léger retard, l’air mis en branle par le coup de baguette ou “masseto” en provençal et dont l’effet sur le timbre se prolonge ainsi durant plusieurs secondes. 

Il se produit, si l’instrument est bien réglé, une sorte de bourdonnement qui atténuera heureusement la sonorité “un peu aigre” du flûtet.


Comment parvenir à ce résultat ?  : Le Réglage


Peaux et timbres ne devront pas être tendus au delà d’un point optimum qu’on s’applique à rechercher sur son instrument. En effet, une trop grande tension leur ôterait toute possibilité de vibrer longuement et transformerait le tambourin en “caisse claire”. 


Le son bourdonnant du tambourin est essentiellement obtenu par le règlage de la tension de la chanterelle (ou timbre) afin qu’elle entre en résonance avec les vibations de la peau. Le fait que dans le tambourin la peau du timbre soit également la peau “de frappe”, renforce cette particularité par rapport aux tambours de tupe militaire dont la peau du timbre est située sur le dessous et dont le son est beaucoup plus sec.


On ne “bat” ni ne “frappe” le tambourin, on le “touche” (Ce n’est pas une timbale !). Pour “toucher” celui-ci, on utilise une baguette légère appelée “massette” (Ou “Masseto” en provençal). Ce mot seul indique combien le jeu de la main droite doit rester souple et délicat. 

La minceur même de la baguette interdit d’ailleurs les “grands coups” isolés, au profit de sollicitations discrètes et rapprochées, destinées à favoriser la création d’un véritable train d’ondes sonores. Le bras doit rester détendu, on aura, également soin d’éviter toute contraction du poignet. 

Il faut tenir la baguette à son “point d’équilibre” du bout des doigts (Et non en “pleine main”) de manière à ce que la pomme puisse jouer librement son rôle de contrepoids. 

Le gland doit venir toucher la peau supérieure en son milieu, de préférence du côté du timbre.


Entretien du tambourin : 


Le tambourin s’entretient comme un meuble, c’est-à-dire il sera régulièrement dépoussiéré et ciré. S’il est vernis, on peut (Au hasard d’un montage de peaux), en badigeonner l’intérieur avec de l’essence de térébenthine, de façon à éviter le dessèchement du bois et les fentes en résultant. Le transport se fait sous housse imperméable. 

Il faut éviter de l’exposer trop longtemps au soleil (Attention aux différences de température et au degré d’humidité). En outre, il faut prendre soin de le détendre après usage (Baisser un ou deux coulants ou passants) et de le poser (Non de le suspendre) verticalement à l’abri des coups.




LA MASSETO


La baguette ou “masseto” comporte trois parties :

-       La pomme (en général en bois dur) qui sert de contrepoids,

-       La tige, également en bois,

-       Le gland d’ivoire (très rare), d’os ou plus récemment, de bois dur.


La tige dont le diamètre ne dépasse guère 6 à 7 mm, est une baguette en bois dur très légèrement conique. Son extrémité la plus mince porte un gland de bois dur ou d’os ou d’ivoire, tandis que l’autre vient s’emmancher dans la pomme, cette dernière de la grosseur d’un “petit œuf”est également tournée dans du bois dur.


La longueur totale de la baguette varie de 35 à 40 cm (En principe du diamètre du tambourin).

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