Le tambourinaire

   Le tambourinaire

  
Déjà dans l’Antiquité, Grecs et Romains utilisent un instrument à vent en bois et un tambourin, l’un pour la mélodie et l’autre pour l’accompagnement.

Au Moyen Âge le chant est très important et il s’accompagne de petits instruments aussi bien dans la rue, dans les églises, les châteaux et à la cour. 
Très peu d’instruments de Troubadours (poète et compositeur), de Ménestrels (musiciens professionnels) et de Jongleurs (artiste sachant jouer d’au moins neufs instruments différents), sont parvenus jusqu’à nous, à l’exception du flûtet (flûte à bec à trois trous) utilisé d’une main, pendant que l’autre joue du tambourin. 

Du XVe au XVIIIe siècle, cet ensemble instrumental connait son apogée. La musique se diversifie et l’on trouve le galoubet-tambourin à la cour du Roi, à l’opéra mais aussi dans la rue pour animer les fêtes par des marches, des aubades et faire danser le petit peuple (1)
Cette mode « champêtre » cesse à la Révolution. 
L’arrivée de certains instruments et la création d’orchestre d’harmonie relèguent les joueurs de galoubet-tambourin dans les campagnes, où ils disparaissent petit à petit. Cet ensemble musical très répandu en Europe, disparaît peu à peu mais reste encore utilisé dans le sud de la France, particulièrement en Languedoc et surtout en Provence. 

Au XIXe siècle, sous l’impulsion du mouvement félibréen, des écoles s’ouvrent pour apprendre à jouer de cet instrument, des classes s’ouvrent dans les conservatoires. 
Le galoubet-tambourin devient le symbole de l’identité provençale. On le retrouve à nouveau dans les villes, comme à Nîmes en ce 23 mai 1813, où quatorze tambourinaires arpentent les rues de la ville pour annoncer la première manifestation taurine (2) dans l’amphithéâtre romain. 
Le rédacteur du journal du Gard de l’époque parle en terme poétique de « joueurs de hautbois champêtre et petits tambours ». 

Après la première guerre mondiale, la naissance de groupes folkloriques relance la culture des tambourinaires (prononcé "aïre" en provençal, tambourineurs ou joueurs de tambourin). 
C’est dans cet élan que notre groupe né, juste après la seconde guerre mondiale.

Aujourd’hui le galoubet-tambourin semble sauvé. 
Cet instrument perdure grâce à des groupes de musiciens amateurs dans le folklore mais trouve aussi sa place dans des cours du conservatoire et au sein de grands orchestres philarmoniques.


(1) Une fresque du XVIe siècle représente le diable jouant du galoubet-tambourin, pour nous rappeler que cet instrument est lié à la fête, la danse, donc au pécher.
(2) Pour cette manifestation il y a des jeux à la cocarde, un jeu du mannequin, avec les taureaux de la mande Boissier du Mas d’Anglas et plus de 8 000 spectateurs.

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